Météorologiste et prévisionniste, Guillaume Séchet présente la météo en tant que joker en remplacement de Fanny Agostini, Sandra Larue ou Christophe Person.
Il est aussi créateur et webmaster du site meteo-villes.com (qui englobe 19 sites internet dont meteo-paris.com).
Il a gentiment accepté de répondre à nos questions.
Bonjour Guillaume, on ne vous voit que très rarement à l’antenne, pourtant votre rôle est primordial au sein de la rédaction, pouvez-vous nous expliquer quel est-il exactement ?
Nous sommes toute une équipe pour préparer et présenter la Météo. Il est vrai que la météo, c’est un peu ma vie, et cette passion m’habite depuis l’âge de 5 ans. Avant d’être présentateur météo, je suis d’abord météorologiste et prévisionniste. La présentation est venue un peu par hasard, en 1998, à La Chaîne Météo.
Sur BFMTV, je présente 88 jours par an (car je remplace mes collègues lorsqu’ils sont en vacances): c’est un choix qui convient à tous ! Lorsqu’on m’a demandé si je voulais remplacer Philippe Verdier à son départ pour France 2, j’ai refusé car mes activités ne me le permettent pas.
Vous êtes aussi Webmaster et créateur des sites internet « météo-villes.com ». Comment arrivez-vous à gérer votre emploi du temps ?
Je suis très discipliné et ma vie est assez minutée … Lorsque j’apparais à BFMTV, je travaille environ 70 heures dans la semaine …
Trois raisons expliquent cette situation : ma passion, mon perfectionnisme et une structure encore trop petite pour s’élargir plus. Le succès de mes sites internet est le fruit de toutes ces années de travail et d’une exigence au quotidien. Comme la météo ne s’arrête jamais, les moments de relâchement sont rares.
Rares sont les fois où les DOM-TOM sont analysées à la loupe, à la déception des habitants d’outre-mer qui reçoivent BFMTV. TF1 et France 2 l’ont bien compris, la dernière citée consacrant une météo exclusivement dédiée aux territoires francophones. Est-ce une volonté de la direction de ne pas traiter le sujet ou s’agit-il simplement de questions techniques ?
Il est probable que notre météo évoluera sensiblement dans les prochains mois. Pour le moment, nous cherchons surtout à être le plus clair et le plus précis possible sur la France métropolitaine.
Après les DOM-TOM l’autre interrogation est de savoir pourquoi ne pas proposer un bulletin météo international, sachant que bon nombre de français expatriés regardent BFMTV sur leur ordinateur ?
Nous le faisons parfois, mais pas de manière régulière. Nous préférons nous adapter à l’actualité et aux besoins, mais il est vrai que nous pourrions proposer ce rendez-vous. Cependant, n’oublions pas qu’en voulant satisfaire tout le monde, vous finissez par ne satisfaire personne. Une prévision météo ne sert à rien si elle n’est pas précise dans le temps et l’espace. La France est grande et nos bulletins ne font que 1 minute 30 à 2 minutes… Il m’arrive d’être quasiment en apnée durant une minute, alors si vous voulez la mort des présentateurs … 😉
Avez-vous un projet de rubrique du style de « De temps antan » que vous présentiez quotidiennement sur « La Chaîne Météo », mais pour BFMTV ?
Cette rubrique avait beaucoup de succès sur La Chaîne Météo. En revanche, il s’agissait d’une chaîne spécialement dédiée à la météo et si cette rubrique voyait le jour sur BFMTV, elle n’aurait sans doute pas le même format. En tout cas, je serais heureux de la fabriquer et de la présenter. Lorsque nous sommes dans une situation particulière (vague de chaleur, tempête, ..etc), il m’arrive assez régulièrement de revenir sur les évènements passés. Il est très important de savoir ce dont notre climat est capable et d’en connaître les extrêmes.
Vous êtes un expert reconnu en matière de météorologie, pensez-vous que d’autres chaînes devraient davantage s’inspirer de BFMTV en recrutant des spécialistes des phénomènes climatiques ?
Certainement… mais il en faut aussi pour tous les goûts ! Vous imaginez un monde fait uniquement d’experts ? (mot un peu à la mode et que je n’aime pas beaucoup)
Comment voyez-vous l’évolution de la météo à la télévision pour le futur ?
En raison du réchauffement climatique, de l’amélioration des prévisions et de la présence de supports médiatiques de plus en plus perfectionnés, l’intérêt et l’exigence en matière de météo ne cesse de croitre. Nous allons forcément vers des bulletins de plus en plus précis et variés, avec des cartes animées. Certains médias anglo-saxons affichent même directement les cartes de simulation de l’atmosphère sur lesquelles nous nous basons pour faire nos prévisions.
« Je suis incapable de présenter un sujet en-dehors de mon domaine de connaissances »
Guillaume Séchet
Et justement que pensez de la nouvelle émission de France 3, « météo à la carte », 50 minutes consacrées à la météo ?
Cette émission est une bonne idée et je pense vraiment qu’elle a sa place. Une expérience de ce type a déjà vu le jour au début des années 80. Il s’agissait de « Météo 1ere », présentée par Michel Chevalet, Denis Vincenti et Isabelle Peyrillou. Cependant, j’espère que « Météo à la Carte » n’aura pas le même destin que « Météo 1ere » qui ne faisait apparemment pas suffisamment d’audience. Je pense que les bulletins météo de « Météo à la carte » doivent être différents et plus complets que ce que l’on voit ailleurs. Il ne faut pas sous-estimer l’attente d’un certain public comme les agriculteurs et plus généralement une part non négligeable de la population habitant en-dehors des grandes agglomérations, beaucoup plus « météosensibles » que les citadins.
On se souvient de Philippe Verdier tantôt expédié aux sommets internationaux sur l’écologie pour en faire la couverture sur BFMTV. On retiendra notamment son intervention au sommet de Copenhague en 2009 et celle de Bali en 2007. A quand votre tour ?
Je ne me suis jamais posé la question. Philippe est un présentateur talentueux.
En ce qui me concerne, je suis incapable de présenter un sujet en-dehors de mon domaine de connaissances et d’intérêts. Je suis avant tout un météorologiste passionné.
Les grandes chaînes proposent également des conseils en matière d’éco-responsabilité à la fin de leur bulletin. Pensez-vous que c’est une bonne chose que de donner des leçons à chacun d’entre nous pour mieux gérer nos ressources ? Où ne serait-il pas un peu hypocrite de la part de ces médias de promouvoir des moyens d’économie d’énergie qu’ils n’appliquent eux-mêmes pas forcément ?
On peut en effet voir les choses de cette manière. En tout cas, je préfèrerais que ces conseils soient traités en-dehors du bulletin météo. Les problèmes de la planète sont suffisamment graves pour mériter mieux qu’une page de publicité déguisée.
Vous avez écrit plusieurs livres (voir ci-dessous) ayant attrait à la météo, avez-vous d’autres projets d’ouvrages en cours ?
Certes oui…! je ne manque pas de projets et je déborde d’énergie mais je ne peux pas vraiment vous en parler pour le moment.
Merci Guillaume pour cette interview et de nous faire partager votre passion pour la météorologie.
Retrouvez ci-dessous les ouvrages de Guillaume Séchet :
- Ma météo au jour le jour, éditions Minerva, 2001, 136 p.
- Quel temps ! : chronique de la météo, de 1900 à nos jours, éditions Hermé, 2004, 256 p.
- Y’a plus de saison ! : Chronique des grandes variations climatiques et phénomènes extrêmes, éditions Aubanel, 2008, 221 p.
- Le réchauffement de 1860 à nos jours, Paris, édition Fayard, janvier 2009