Entretien avec Céline Moncel et Dominique Mari, le nouveau duo de la pré-matinale de BFMTV
Vous avez récemment rejoint la rédaction de BFMTV. Pouvez-vous nous résumer votre parcours professionnel ?
CM : J’ai suivi le parcours classique d’une journaliste, en ayant fait Sciences-Po à Lyon, puis une école de journalisme à Strasbourg. A la base, j’avais plutôt vocation à faire de la radio, très jeune j’ai commencé à en faire en association, c’était ma grande passion. Puis le hasard fait que j’ai commencé à travailler à LCI tout de suite après mes études, puisqu’à l’époque LCI avait un projet de radio numérique terrestre, qui ne s’est finalement pas réalisé. J’ai donc basculé assez naturellement côté télé, en tant qu’assistant de présentateur, au desk, et rapidement j’ai fait de la présentation. Après 4 ans et demi passées à LCI, la chaîne ne se portait pas mieux et j’ai eu envie d’une nouvelle impulsion. J’ai donc décidé de partir à BFM, en passant un casting, c’était un pari.
DM : L’envie de faire de la radio m’a aussi guidé vers le journalisme. Après des études d’histoire, j’ai donc fait une école de journalisme. A la fac, j’étais dans une radio associative ou je partais faire des reportages avec un nagra (ndl : premier magnétophone à bande magnétiques) et où on coupait les bandes avec des ciseaux, c’était assez marrant. J’ai ensuite commencé à Radio France, dans les locales, en Corse, et comme il y avait de moins en moins de travail pour les pigistes radio, je suis allé à France 3 où j’ai commencé à faire de la télé. Les piges ne se sont pas arrêtées jusqu’à ce que j’arrive à la rédaction nationale à Paris, où j’ai bossé 7 ou 8 ans en tant que reporter et joker du Soir 3. Puis suite à une rencontre informelle avec le directeur de la rédaction de BFM, Hervé Béroud, il m’a rappelé en me proposant de travailler sur les journaux du weekend. Après quelques hésitations, j’y suis allé, et aujourd’hui je suis très content.
CM : Je l’ai abordé dès l’année dernière ou j’ai fait un remplacement de 4 mois sur cette tranche. J’ai donc une bonne idée du rythme de cette tranche et des bons côtés de cette tranche très chouette. On est les premiers à prendre l’antenne le matin, et c’est une chance de donner l’impulsion de ce qui va dérouler au fil de la journée. Je suis donc ravie d’être sur cette tranche.
DM : Faire les matinales c’est ce que j’aimais en radio parce qu’on réveille les gens. Ça a un prix, on se lève beaucoup plus tôt pour préparer l’émission mais on est très content d’accompagner tout ceux qui se lèvent pour avoir l’essentiel de l’actu, il y a beaucoup de monde qui regardent la télé si tôt. Notre promesse au fond c’est de brosser en 15-20 minutes tout ce qui s’est passé dans la nuit, de dire aussi ce qui va se passer dans la journée.
Quel est le concept de ce rendez-vous matinal ?
CM : Les deux axes majeurs sont d’être centré sur le news avec un travail sur la hiérarchie de l’info, la rigueur et la synthèse car le temps d’écoute n’est pas très long le matin, et d’apporter de la convivialité aux gens qui nous accueillent dans leur télé le matin, en s’autorisant des sourires ou des blagues.
En parlant de convivialité, votre duo a tout de suite bien fonctionné à l’antenne. Comment vous l’expliquez ?
CM : Le flegme naturel de Dominique allié à … (rires)
DM : … Allié à ta bonne humeur pétaradante tous les matins (sourires)
CM : Il faut ! On ne peut pas arriver entre 0h30 – 1h du matin en tirant la tête, ce n’est pas possible pour soi et pour les autres. Il faut arriver en ayant envie d’y aller, c’est un peu un défi chaque matin.
DM : C’est aussi une question d’alchimie entre les gens, quelque chose d’impalpable. Regardez l’alchimie entre le duo qui nous suit, Pascale de La Tour du Pin et Christophe Delay, c’est impeccable mais au fond ça ne se commande pas.
CM : Auparavant, je faisais pas mal de remplacement avec différents binômes. Nous avons déjà fait quelques matinales ensemble pendant les fêtes de fin d’année, maintenant c’est presque un luxe d’avoir un binôme fixe.
DM : C’est vrai, 5 jours par semaines. On a vraiment le temps de s’installer et de créer quelque chose.
Pouvez-vous décrire votre partenaire hors antenne ?
CM : (regard vers Dominique) Pour l’instant je te trouve plutôt frais et bien disposé quand tu arrives à la rédaction le matin. Je ne sais pas si ça va durer…
DM : Étonnement on est plutôt au taquet le matin. Hors antenne, Céline est toujours souriante et de bonne humeur.
Le matin, les français sont encore nombreux à préférer la radio plutôt que la télé pour s’informer. Comment vous l’expliquez ? Et est-ce que vous allez tenter de séduire, de convaincre ces auditeurs ?
DM : C’est vrai que ce n’est pas facile même si la bascule radio-télé se fait de plus en plus. Moi-même qui suis plutôt « un homme de radio » parce que c’est mon école, j’écoutais beaucoup la radio avant d’être à BFMTV. Maintenant, pour des raisons professionnelles mais aussi par intérêt personnel, j’écoute les matinales de BFM ou les tranches de l’après-midi. Je pense qu’une fois qu’on a franchi le pas, c’est difficile de revenir vers la radio.
CM : Je vais vous faire une confidence, quand je rentre chez moi j’ai le réflexe d’allumer la radio. Mais c’est quelque chose qui est en train de changer car la matinale en chaîne d’info est en train de devenir un prime-time comme c’est le cas en radio depuis longtemps. Cette culture radio se retrouve donc dans ce qu’on propose, en terme de contenu et de rythme ; les revues de presse, les sports font partie des rendez-vous classiques du matin.
Céline, l’année dernière vous présentiez les journaux du soir weekend, aux côtés de Christophe Hondelatte. Quels souvenirs, quel bilan en tirez-vous ?
CM : C’était une expérience totalement différente de la matinale. Le soir, on prend plus le temps de se poser et le contenu évolue beaucoup entre le premier journal que je présentais à 18h et le dernier à 23h30. Ces rendez-vous du soir weekend aux côtés d’un anchorman comme Christophe Hondelatte étaient une chouette expérience, et à côté j’animais les matinales la semaine. C’était vraiment le grand écart mais j’avoue que j’ai un faible pour la matinale. Ce n’est donc pas pour rien que je me retrouve à animer cette tranche cette année.
Quant à vous, Dominique, vous avez présenté le Soir 3 en solo, puis la matinale de BFMTV en duo. Quel est l’exercice le plus intéressant ?
DM : Il n’y a pas d’exercice plus intéressant, ce sont des exercices très différents. Au Soir 3, on arrivait derrière tous les autres journaux. L’idée était de décrypter ce qui s’était passé dans la journée, d’aller en profondeur. Au contraire, la matinale réveille les gens, sans pour autant les brusquer, en créant un lien, une complicité avec eux.
Vous avez l’habitude de donner à commenter l’actualité à des spécialistes. Choisissez et commentez un thème d’actualité parmi les 3 suivants : l’afflux de migrants en Europe, les explosions d’usines chimiques en Chine ou la France, première destination touristique au monde.
CM : Je choisis forcément l’afflux de migrants parce que j’aime les sujets politiques et internationaux, les sujets sérieux (sourires). Ce thème est difficile à traiter. Depuis des mois, on parle des migrants comme des gens désincarnés, déshumanisés. En témoigne, ce débat autour du vocabulaire pour qualifier ces gens de réfugiés ou de migrants. J’essaye de parler des réfugiés car beaucoup de gens qui viennent de Syrie, d’Irak peuvent prétendre au statut de réfugié politique. Il est important d’en parler car nous mettons du temps à réagir à cette question, peut-être parce qu’on est dans un contexte économique qui n’est pas évident, que les gens ont d’autres difficultés qui les préoccupent. Je pense que plus on tarde à s’en préoccuper, plus ça deviendra un sujet compliqué à traiter. Nous avons une responsabilité à en parler, et nous valorisons ce sujet grâce à nos envoyés spéciaux sur place.
DM : Une des chances de BFMTV, c’est sa capacité à envoyer très rapidement des gens sur le terrain. Cette réactivité est un des éléments qui m’a fait venir à BFM. Ce matin, le reportage de Julie Guillot (ndlr : envoyée spéciale sur place) analyse cette question, en montrant que les Syriens sont des gens comme nous, qui avaient un boulot de commerçant, d’instituteur ou d’infirmier, et que leur situation de fuite de la guerre et de la misère pourrait nous arriver demain. Je ne sais pas vraiment comment répondre de la phrase célèbre de Michel Rocard selon laquelle « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde » même si « elle doit y prendre sa part ». En
revanche, je suis inquiet de voir qu’en Allemagne des foyers sont incendiés par des groupes d’extrêmes droite ces derniers jours.
CM : Donner des chiffres, des données abstraites de la situation n’est pas suffisant. On a besoin de reportages où on voit des visages et où on met des noms sur ces visages.
Je voulais t’entendre sur la première destination touristique du monde, plus drôle (interrogeant Dominique Mari). Est-ce que les Français sont accueillants ?
DM : J’ai lu une étude récente disant que les Français sont ceux qui donnent le moins de pourboire à l’étranger, bien qu’ils voyagent beaucoup. C’est peut-être une tradition française.
CM : Moi je fais toujours un effort pour parler anglais avec les touristes, je trouve que les Parisiens ne parlent pas assez anglais.
DM : Je suis comme toi, je me fais un plaisir de guider les
touristes dans Paris, car quand je me balade aux Etats-Unis, les habitants viennent tout de suite vous voir sans ne rien leur demander : « Vous voulez un coup de main ? Vous cherchez une rue ? ».
Pour finir, donnez-nous 3 bonnes raisons de suivre la pré-matinale sur BFMTV ?
CM : Bien plus que ça si vous voulez ! (rires du duo) Vas-y, commence (à Dominique)
DM : Déjà, une bonne raison, Céline Moncel. La deuxième bonne raison, c’est l’assurance d’avoir l’essentiel de l’actu, météo comprise en 15 minutes alors même que vous vous levez tôt.
CM : C’est nécessaire de s’intéresser sur ce qui se passe autour de nous. Les autres bonnes raisons c’est qu’on va essayer de mettre de la bonne humeur, des petits rendez-vous sympas pour bien réveiller les gens, « chaleur – bonheur » comme dit notre réalisateur.
L’entretien en vidéo ci-dessous :
Un grand merci à Céline Moncel et Dominique Mari, qu’on retrouve chaque matin à la présentation de la pré-matinale de BFMTV, entre 4h30 et 6h.
Entretien réalisé par Johann le 28/08/15 pour BFMFAN by Newsroom.
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