Tiffanie Osswalt : « Il y a une adrénaline particulière en direct, on n’a pas le droit à l’erreur »

C’est indéniable, BFMTV recèle de beaucoup de jeunes talents, qui font leur preuve chaque jour, sur le terrain, au desk ou en présentation. Sortie de l’école de journalisme en 2009, Tiffanie Osswalt est de ces journalistes qui sont promis à un brillant avenir. Dans cet entretien, Tiffanie nous raconte ses débuts dans le métier, elle nous livre aussi sa vision du journalisme, pleine d’enthousiasme et d’idéaux. Enfin, elle évoque avec nous ses premiers pas prometteurs en présentation, le week-end du 26 mai.

Bonjour Tiffanie, merci d’avoir accepté cet entretien. Depuis quelques semaines voire quelques mois, les téléspectateurs de BFMTV ont commencé à se familiariser avec votre voix et votre visage, afin de faire votre connaissance, pouvez-vous nous parler de votre formation ainsi que de votre parcours professionnel avant d’intégrer BFMTV ?

Tiffanie Osswalt : J’ai suivi une formation plutôt classique. J’ai eu une licence de Lettres Modernes, puis j’ai passé les concours des écoles de journalisme. J’ai réussi celui de l’Institut Pratique de Journalisme à Paris. Sur le plan professionnel, j’ai travaillé au Parisien pour l’édition du Val-d’Oise. J’ai aussi bossé un mois dans une radio associative à Enghien-les-Bains où je faisais des petits reportages sur l’actu locale et un peu de présentation, rien de très formel, c’était très libre, donc très sympa.

Racontez-nous de quelle façon s’est effectuée votre arrivée sur BFMTV.

Tiffanie Osswalt : Je suis entrée à BFMTV juste après l’école, en stage, d’abord au desk pendant deux mois. Comme cela s’est bien passé, je suis restée en pige pendant plusieurs mois, sans jamais avoir envie de chercher ailleurs. Depuis un an et demi, je suis titulaire au desk, et je fais du reportage de temps en temps.

Vous dites que vous êtes entrée à BFMTV après l’école, était-ce un choix délibéré de votre part ? Dès le début de votre carrière, vous étiez attirée par l’idée d’officier sur une chaîne d’info ?

T.O : A vrai dire, c’était un peu le hasard ! J’avais envie de faire plein de choses en sortant de l’école et mon directeur de formation m’a orientée vers BFMTV. A ce moment-là, je n’étais pas particulièrement mordue des chaînes d’info en continu mais je trouvais l’expérience intéressante. Finalement, cela a été une bonne transition avec la formation de l’école, j’ai beaucoup appris en peu de temps.

Y a-t-il des journalistes qui vous ont donné envie de faire ce métier ? Avez-vous des modèles ?

T.O : Forcément j’ai eu plutôt des modèles féminins quand j’étais plus jeune : je trouvais Béatrice Schönberg très naturelle et juste à l’écran, Laurence Haïm très pro depuis Washington et j’admirais le courage et la force de Florence Aubenas après son enlèvement en Irak. Aujourd’hui, j’aime beaucoup ce que fait Benoît Duquesne dans Complément d’enquête. Sur BFMTV, je trouve très impressionnant le travail de reporters comme François-Xavier Ménage, Thierry Arnaud, Jérémy Brossard, Apolline de Malherbe et Julia Delage qui est partie sur France 2 depuis quelques mois.

tiffanie_osswalt2Pour une jeune journaliste comme vous, que signifie être journaliste ?

T.O : Pour moi être journaliste c’est avant tout rapporter une information juste et objective. Savoir être à l’écoute des gens et faire la part des choses, ne pas se laisser influencer quand on traite un sujet. Et surtout garder son indépendance.

Pensez-vous qu’il est possible de garder son indépendance quand on travaille sur une chaîne privée, comme c’est le cas pour BFMTV ? Plus largement, pour vous, un journaliste peut-il vraiment rester impartial et garder son objectivité ? 

T.O : Bien sûr que c’est possible. D’ailleurs je n’ai jamais ressenti de pression particulière depuis mon arrivée. Pour chaque sujet, la discussion est toujours ouverte avec le rédacteur en chef sur la façon de traiter une info. Je pense qu’il est primordial de garder son impartialité et son objectivité, sinon on devient attaché de presse, pas journaliste.

Faites-nous revivre un moment de votre carrière qui vous a marquée. Une rencontre, un événement couvert…

T.O : Un jour pour BFMTV, j’ai suivi un meeting de Ségolène Royal à Paris. J’ai été très impressionnée par l’enthousiasme débordant qu’elle réussit à susciter chez son public.

Plus personnellement, j’étais partie un été couvrir des émeutes à Grenoble après la mort d’un braqueur abattu par des policiers. C’était très tendu la nuit dans le quartier entre certains jeunes, les CRS et les nombreux journalistes sur place. Les policiers nous demandaient de rester derrière eux, sans garantir notre sécurité, pendant que des personnes qu’on ne pouvait pas voir balançaient des objets du haut d’un immeuble, des briques, des bouteilles en verre. Un photographe à côté de moi en a reçu un sur la cheville. C’était difficile de garder son sang-froid, on se sentait pris pour cible.

 » Il y a une adrénaline particulière en direct, on n’a pas le droit à l’erreur « 

Tiffanie Osswalt

Justement, quand vous êtes sur le terrain, comment êtes-vous accueillis, vous et votre équipe, lorsque vous allez au-devant de la population ? Les gens semblent-ils hostiles envers les journalistes ?

T.O : On est généralement très bien accueillis ! De mieux en mieux même, les gens semblent apprécier la chaîne et ils viennent souvent nous le dire sur le terrain, nous féliciter pour notre travail, c’est très agréable. Mais évidemment, dans certains contextes tendus, la situation peut vite s’inverser, quelque soit le média qu’on représente, les journalistes ne sont pas toujours les bienvenus.

Comme beaucoup de journalistes de BFMTV, vous officiez au desk, vous êtes aussi sur le terrain, comment appréhendez-vous ce passage entre faire vivre un sujet avec sa voix et se retrouver en duplex, face à la caméra ?

T.O : C’est vrai que cela n’a rien à voir mais dans les deux cas il s’agit de raconter une histoire. J’aime monter un sujet de A à Z au desk, avec les éléments que nous donne le JRI, les infos que je peux collecter et mettre en valeur l’image au maximum dans le montage, car c’est ce qui compte à la télévision. En même temps, je m’amuse aussi beaucoup en duplex. Il y a une adrénaline particulière en direct, on n’a pas le droit à l’erreur, une fois que c’est diffusé, c’est trop tard… L’avantage sur une chaîne d’information en continu, c’est qu’on pratique beaucoup, ça aide à se sentir à l’aise et à progresser rapidement.

Vous dites que vous aimez monter « un sujet de A à Z » quand vous êtes au desk, pouvez-vous nous expliquer comment ça se passe concrètement ? Comment se « fabrique » un sujet ?

tiffanie_osswalt1T.O : Il y a plusieurs étapes : la recherche d’infos, grâce aux dépêches des agences de presse, via internet ou par téléphone avec les interlocuteurs pertinents ; la recherche d’images, là encore via les agences ou dans nos propres archives ou tournages du jour. Puis le montage et l’écriture, souvent en parallèle. Le tout prend entre une heure et trois heures en moyenne selon les sujets.

L’écriture est importante lorsqu’on doit faire passer un message, une information par la voix, est-ce une chose à laquelle vous prêtez attention lorsque vous rédigez votre commentaire ? Aimez-vous écrire ?

T.O : Bien sûr, j’aime écrire, c’est la base. C’est même ce qu’on apprend en premier : faire des phrases courtes, utiliser des mots simples et justes, surtout en télé. Faire en sorte de donner du sens aux images, mais aussi savoir se taire parfois.


Aimeriez-vous, à l’instar de François-Xavier Ménage que vous citez dans vos modèles, aller sur le terrain à l’étranger, couvrir des conflits majeurs, être en contact avec des populations dont la voix n’est pas suffisamment entendue ?

T.O : Faire du reportage à l’étranger, c’est mon but pour l’avenir. Mais avant cela, il faut acquérir une certaine expérience du terrain, faire ses preuves. Je suis patiente, mon tour viendra.


Quelles sont les ambitions futures d’une jeune journaliste travaillant sur une chaîne en devenir, déjà première chaîne info de France ?

T.O : J’aimerais faire davantage de reportages, participer à plus de missions en province ou à l’étranger, des gros coups d’actu. Dans un avenir plus lointain, et avec plus d’expérience, je souhaiterais travailler sur des formats de reportages plus longs, me consacrer à des sujets plus fouillés pendant plusieurs mois par exemple.

tiffanie_osswalt3Le samedi 26 mai, vous avez effectué vos débuts en présentation en remplaçant Stéphanie de Muru aux côtés de Rachid M’Barki au Non Stop (10-14), quels sont vos premières impressions, vos premiers sentiments ? Cela vous donne-t-il envie de renouveler l’expérience ?

T.O : C’était une très bonne expérience ! C’est un exercice très différent de ce que je fais d’habitude, c’était intéressant de pouvoir se rendre compte de ce qui se passe sur le plateau, les contraintes, les imprévus… Et puis, travailler en binôme c’est agréable. J’aimerais bien renouveler l’expérience en tant que remplaçante occasionnelle.


Comment avez-vous appréhendé ce baptême du feu ?

T.O : J’étais assez excitée, c’est tout nouveau pour moi. J’ai essayé de ne pas montrer mon stress le premier jour et puis mes collègues m’ont tout de suite mise à l’aise sur le plateau, donc je me suis sentie comme à la maison !


Le journalisme est un métier exigeant qui prend beaucoup de temps et d’énergie, avez-vous des passions, des centres d’intérêt qui permettent d’évacuer le stress du quotidien ?

T.O : Quand je ne travaille pas, j’en profite pour passer un maximum de temps avec mes amis, ma famille, me détendre, ne rien faire ! Si j’en ai la force et la motivation, je vais courir à Paris le long du canal, mais je ne suis pas non plus une grande sportive !


L’équipe de NEWSROOM (ex-BFMFAN) remercie chaleureusement Tiffanie et lui souhaite bonne route sur BFMTV.

Mat

Rédacteur en charge des sections et entretiens pour BFM.

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  • Cyril16

    Excellente interview !
    Beau parcours pour cette journaliste que l’on ne voit pas assez à l’antenne pour le moment mais comme elle dit si bien « Je suis patiente, mon tour viendra. ».
    Je la trouvais déjà très bien en tant que reporter sur le terrain, notamment lors du tremblement de Terre en Italie le mois dernier.
    Elle a aussi fait ses preuves en tant que joker, là aussi à la fin du mois dernier.
    Je ne doute pas de la bonne poursuite de sa carrière.
    Bonne chance Tiffanie pour la suite de votre carrière de journaliste sur la première chaîne d’infos de France et j’espère vous revoir à l’antenne rapidement… Pourquoi pas cet été d’ailleurs 🙂 ?

    Merci à Loïs pour cette interview !

  • BFMcenter

    Super interview !!! très complète, merci Loïs
    Bravo à Tiffanie pour sont parcours, au plaisir de la revoir à l’antenne !

  • Gabriel

    Charmante, compétente, bref j’espère la revoir très souvent comme joker à l’antenne !

    Merci Lois pour l’interview, très complète 🙂

  • David

    Bonjour Tiffanie !!

    Je suis un grand admirateur de la qualité de votre travail et vous regarder à l’écran, je l’avoue, égaie mes journées!!

    Je vous souhaite une très belle et longue carrière et puisse vos souhaits de multiplier les reportages à l’étranger se réaliser…
    A bientôt !!
    (Dans l’espoir de vous lire)

    David.

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