Dans une interview donnée au quotidien Le Monde, le Président de la Société des Journalistes du groupe CANAL+, Olivier Ravanello s’inquiète de la censure exercée par la nouvelle direction sur les journalistes et plus précisément le magazine Spécial Investigation, diffusé sur la chaîne cryptée : « Les équipes de l’émission « Spécial Investigation » ont essuyé sept refus sur leurs onze dernières propositions de sujets ». Le spécialiste des questions internationales sur iTELE va même plus loin, en indiquant que le service des sports du groupe avait reçu la consigne de ne pas faire de sujets qui pouvait être dérangeant pour les clubs, estimant que ce sont des « partenaires ».
Au cours de l’interview, le journaliste précise qu’aucune intervention n’a été constatée sur l’information de flux que propose actuellement iTELE : « Rien ne dit que demain, ce qui se passe sur l’investigation ou le sport ne concernera pas également iTELE »
Face à cette situation, la SDJ souhaite la signature publique à la fois de la direction et de l’ensemble de la rédaction du groupe, d’une charte sur l’indépendance des journalistes, « seul moyen », selon Olivier Ravanello, « de garantir l’avenir ». Une charte qui a été approuvée par la rédaction, mais qui est resté sans réponse du côté de la direction de Canal+, estimant qu’il existe déjà un comité d’éthique mais, dont la composition est contestée.
Le journaliste plaide pour la création d’une autorité indépendante, comme c’est déjà le cas pour les avocats ou encore les médecins, jugeant insuffisantes les propositions de loi sur l’indépendance des journalistes : « L’indépendance ne peut être pleinement garantie par des autorités nommée par le pouvoir politique comme l’est le CSA. Seuls les journalistes peuvent garantir l’indépendance des journalistes et disposer d’un pouvoir de sanction. »
Crédit photo : Augustin Detienne / iTELE