C’est LA journaliste qui monte. Depuis la saison dernière, elle est devenue l’intervieweuse la plus écoutée de France et chroniqueuse dans le premier talk-show du pays. Ce soir, elle interviewe, sur France 2, le président de la République. Son dada : la politique française. Ça tombe bien, nous sommes à un an pile d’une élection présidentielle plus imprévisible que jamais. Léa Salamé c’est un parcours d’une journaliste imprégnée par les chaînes infos, monde dans lequel elle a baignée plus de 10 ans, et qui explose aux yeux du grand public à l’orée de la présidentielle. Sera-t-elle la journaliste star de l’élection de 2017 ? A n’en pas douter ! Portrait.
Léa Salamé est née à Beyrouth au Liban. Son père n’est pas un inconnu, Ghassan Salamé, ancien ministre de la Culture au Liban, ancien directeur de la Paris School of International Affairs de SciencesPo. Elle quitte le Liban à l’âge de 5 ans et suit un cursus d’excellence : l’École alsacienne, Assas, Sciences Po, année d’échange à New York. Rien ne la prédestine à faire de la télévision. Encore moins à arriver sur une chaîne info. Mais souvent on dit que l‘envie de faire du journaliste naît lors d’un événement majeur. Léa Salamé en est l’exemple type : le 11 septembre 2001, elle est à deux blocs du World Trade Center. Là est sans doute l’une des origines de son envie de faire du journalisme. Elle rentre à Public Sénat, travaille aux côtés de Jean-Pierre Elkabbach. Il lui apprend les techniques de l’interview politique notamment et l’art de la première question. En 2006, quand France 24 naît, elle rejoint cette nouvelle rédaction : elle y fait du reportage, suit la campagne d’Obama, couvre le séisme en Haïti et présente Paris Direct en soirée.
Mais la virus de la politique la retrouve. Quand Albert Ripamonti rejoint iTELE en 2011, il lui propose la grande émission politique quotidienne de la chaîne Élysée 2012. Tous les soirs, elle reçoit un invité politique pendant près de 35 minutes. Sur son plateau défile quasiment tous les candidats à l’élection suprême. L’émission est intégrée, à la rentrée de septembre 2011 à la tranche du 17h-20h qu’elle anime avec Marc Fauvelle. Très rapidement, elle devient le visage qui monte dans la chaîne info. Le duo avec Marc Fauvelle fonctionne parfaitement et est plébiscité par les téléspectateurs. Elle crève l’écran : force de caractère, questions incisives, punchys et percutantes, gestion parfaite du direct. C’est à elle qu’on a fait appel, en mai 2011, lors de l’affaire DSK, pour animer l’édition spéciale d’iTELE, aux aurores. C’est elle aussi qui passe sur Canal+ pour la grande soirée électorale de la présidentielle sur la chaîne cryptée, où elle est envoyée spéciale dans les QG des principaux candidats. C’est elle qui proposera (avec Marc Fauvelle) à iTELE de remettre un rendez-vous de « débat long », en quotidienne : On ne va pas se mentir, le successeur naturel de N’ayons pas peur des mots.
Forçat de travail, elle s’impose comme la nouvelle star de la chaîne. En 2013, elle pose aux côtés des nouvelles recrues de la chaîne, Bruce Toussaint et Laurence Ferrari, comme têtes d’affiches de la chaîne. Elle prend seule la tête du 20h30-22h, 100% info et débat. En même temps, iTELE lui confie la direction de l’émission phare de la chaîne, Ça se dispute. Face à Eric Zemmour et Nicolas Domenach, elle fait preuve de la poigne nécessaire pour gérer le débat mais aussi donne une nouvelle dynamique à l’émission, à l’occasion de ses 10 ans. Elle présenta aussi les secondes parties de soirées électorales des Municipales et des Européennes, en 2014, avec Olivier Galzi.
« Il vous faudra affronter votre plus grande ennemie : la peur […] la peur tétanise. Il vous faudra l’affronter chaque jour. […] Oser affronter les autres, oser s’affronter soi-même et penser contre soi-même, même si c’est dur, même si ça fait mal. […] Pour réussir, pour déchirer, il faut le vouloir, très très fort, démesurément, inconditionnellement. » disait-elle aux étudiants diplômés de SciencesPo en juillet dernier. C’est ce qu’elle a fait quand Catherine Barma lui propose de rejoindre On n’est pas couché, à la rentrée 2014, pour remplacer Natacha Polony. Dieu sait que c’est risqué. Affronter cette peur d’aller trop vite, de se griller trop rapidement, de devoir afficher (peut-être) trop clairement ses opinions politiques, de rater une occasion qui ne se représentera peut-être pas de sitôt, ou encore oser aller sur des terrains qui ne sont pas forcément les siens. Malgré les contre-propositions d’iTELE, le 9 juin 2014, elle signe avec Ruquier et Barma. La proposition était trop alléchante.
Dès lors, il faut compléter sa panoplie avec un autre rendez-vous, plus « sérieux ». RTL et France Inter lui font des propositions. Elle choisira France Inter, qui lui propose l’exercice de l’interview quotidienne à 7h50, dans la matinale de Patrick Cohen. Une interview incarnée auparavant par Audrey Pulvar (qui la remplace sur iTELE) et Pascale Clarke. Ce sera donc ses premiers pas en radio. Dans le quart d’heure le plus écouté de France avec le journal de 8h.
Pari réussi. Elle devient l’intervieweuse la plus écoutée de France le matin, à 7h50, dans la première matinale du pays. Elle réussi à faire de cette case du 7h50, un véritable rendez-vous incarné et identifié. En même temps, elle s’impose dans On n’est pas couché. En saison 2, « il faut capitaliser ». On parle d’elle à la présentation d’un rendez-vous à la place de Mots Croisés, ou encore sur RTL. Au final, elle reprend les mêmes rendez-vous que la saison précédente et retrouve à ses côtés son comparse Marc Fauvelle, qui incarne désormais le journal de 8h de la radio publique.
Si aujourd’hui on se sait pas si elle restera la saison prochaine dans l’équipe de Laurent Ruquier, on sait déjà qu’elle sera la journaliste phare de la présidentielle sur France 2. C’est elle qui a été choisie par la direction de l’information pour interviewer François Hollande, le 14 avril dernier. Sans doute à l’animation du futur rendez-vous politique de la chaîne pour la présidentielle, on parle aussi de plus en plus d’elle à la présentation des soirées électorales de la présidentielle sur la chaîne publique.
« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’
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