#Elysée2017
Entre les journalistes de France Télévisions et son directeur : Michel Field rien ne va plus. En cause, des propos et agissements du directeur effectif en charge de l’info.
Tout à commencé, dimanche dernier, lorsque l’ancien journaliste de LCI n’a pas hésité à critiquer les choix éditoriaux du magazine « Envoyé Spécial », présenté par Guilaine Chenu et Françoise Joly, dans le cadre de l’émission « Le Supplément » sur Canal + : les deux journalistes de France 2 auraient privilégié « un sujet sur les pièces détachées d’électroménager » plutôt que d’évoquer la montée de Donald Trump aux États-Unis. Une petite phrase pour résumer 16 ans d’antenne, qui est mal passée auprès des collaborateurs du magazine d’information, jugée blessante. D’autant que Michel Field a décidé d’écarter les deux présentatrices à l’issue de la saison, remplacées par Élise Lucet, afin de renouveler le contenu du programme.
Autre fait reproché par les journalistes de France Télévisions, c’est l’organisation de l’émission politique « Dialogue citoyen » avec le président de la République, présentée par David Pujadas et Léa Salamé, en direct du Musée de l’Homme ce jeudi 14 avril.
Le directeur de l’information aurait volontairement écarté deux personnes sur six du panel (un agriculteur et une syndicaliste FO) et selon des sources internes, reportées au journal Le Monde, Michel Field s’est montré très conciliant avec les demandes de l’Élysée sur la préparation de cette émission spéciale et aurait même envoyé le conducteur de l’émission directement aux conseillers du Président.
L’écrivain se défend auprès du quotidien en expliquant que « C’était une volonté de notre part, pas une demande de l’Élysée. Avoir moins de citoyens permettait d’avoir un vrai dialogue, pas seulement un témoignage, une question et une réponse du président ». Michel Field ajoute que les thèmes abordés au cours de l’émission seront le travail, le terrorisme, et la crise démocratique. Les deux personnes mis sur le « banc de touche » à la dernière minute, s’explique selon lui, par le fait que le sujet de la crise agricole ne sera pas évoqué jeudi soir.
Concernant la préparation de l’émission, Michel Field reconnaît avoir transmis les « grands équilibres » et le « squelette ». Il assure que « Cette émission n’a pas été montée sous la dictée de l’Élysée, loin de là. Il y a eu des discussions âpres, où chacun a défendu son point de vue. »
Des explications qui sont loin de convaincre la SDJ de France Télévisions, qui évoque « du mépris et une désinvolture » de la part de leur patron. Ce qui est reproché à Michel Field, c’est de bousculer le pôle information du service public, alors qu’à l’image du 20 Heures de David Pujadas ou encore le succès du site Francetvinfo, il se porte plutôt bien. « Nos émissions peuvent être renouvelées, mais de là à tout balayer pour remplacer dans la précipitation… Il risque de casser l’outil que France Télévisions a mis des années à construire. » déplore un journaliste auprès du quotidien Le Monde.
Voyant la situation se dégrader et des difficultés pour discuter avec Michel Field, la SDJ a prévu une assemblée générale jeudi 14 avril dans l’atrium de France 3, où une motion de défiance à l’égard du directeur de l’information pourrait être prononcée, mais ce scénario est actuellement à l’étude.
Crédit photo : Tristan Pavot – France Télévisions
